Le gouvernement fait de la pénurie de main-d’œuvre sa « priorité », répondant ainsi partiellement aux attentes des associations patronales ; une action efficace sur ce plan permettra de combler le retard économique avec l’Ontario, le grand objectif de la mise à jour d’aujourd’hui. Entre 2009 et 2017, le bassin de population active du Québec, c’est-à-dire la population active exprimée en pourcentage de la population totale, a diminué en moyenne de 0,1 % par an. Cette tendance à la baisse s’est toutefois stabilisée et la situation s’est améliorée avant la pandémie. Entre 2017 et 2019, le bassin de population active du Québec a connu une croissance annuelle moyenne de 0,1 %, et ce, malgré le vieillissement de la population. Ainsi, pour rattraper le niveau de vie de l’Ontario, le bassin de population active devra continuer d’augmenter de 0,2 % annuellement d’ici 2036, soit à un rythme plus rapide que celui observé entre 2017 et 2019.
De même, le taux d’emploi s’est amélioré au cours des dernières années, passant d’une croissance annuelle moyenne de 0,3 % entre 2009 et 2017 à 0,5 % entre 2017 et 2019. Ce taux devra augmenter de 0,2 % par année, un rythme inférieur à celui observé depuis 2009 puisque d’importants gains ont déjà été réalisés et que le taux de chômage au Québec est parmi les plus faibles au Canada. Cette amélioration devrait faire diminuer le taux de chômage à 3,5 % en 2036.
En conséquence, le gouvernement renforce ses interventions en formation, requalification et soutien aux apprenants. Le gouvernement prévoit près de 3,9 milliards de dollars sur cinq ans, soit plus de 2,9 milliards de dollars en investissements nouveaux ainsi que 988,6 millions de dollars financés à même les enveloppes budgétaires actuelles des ministères.
Trois grands blocs de mesures se dégagent, ainsi que le présente le tableau suivant, qui présente les nouveaux investissements annoncés aujourd’hui.
À noter qu’il n’y a pas de nouvelles initiatives visant les personnes éloignées du marché du travail ou à risque d’exclusion dans le secteur de l’éducation ou dans celui du génie et des TIC.
En ce qui concerne la croissance de la productivité, le gouvernement prévoit, dans 350 millions de dollars sur cinq ans pour :
Dans le cadre de la mise à jour économique de l’automne 2021, le gouvernement prévoit près de 1,8 milliard de dollars pour des mesures visant à pallier la hausse du coût de la vie des ménages québécois, soit :
En ce qui concerne la « prestation exceptionnelle », elle correspondra à une aide forfaitaire unique non réductible composée :
Pour profiter de cette prestation, un ménage devra avoir été bénéficiaire du crédit d’impôt remboursable pour la solidarité au cours de la période de versement de juillet 2021 à juin 2022. La prestation exceptionnelle sera versée automatiquement aux ménages admissibles à compter du 24 janvier 2022. Les détails de la mesure permettent d’espérer qu’elle ne mènera pas à des coupures d’autres prestations (à vérifier). À ces sommes s’ajoutent des investissements importants pour soutenir le développement de logements abordables et dans le soutien financier aux ménages en lien avec leurs dépenses d’habitation.
De plus, le taux d’indexation pour l’année d’imposition 2022 est de 2,64 %, soit plus du double du taux de 1,26 % applicable l’an dernier. Ce taux est le plus élevé depuis 10 ans – il avait atteint 2,66 % en 2012 – et est le troisième plus haut taux appliqué depuis que le régime fiscal a commencé à être indexé automatiquement, en 2002[1].
L’indexation des paramètres du régime d’imposition des particuliers correspond à un allègement fiscal de 898,8 millions de dollars en 2022-2023.
De plus, l’indexation des prestations d’assistance sociale permettra aux Québécois les plus démunis de bénéficier d’une aide financière additionnelle de 69,5 millions de dollars en 2022-2023.
25 novembre 2021, 17 h 30